Chat et Petit Rat
On a coutume d’appeler « petits rats » les jeunes élèves de la classe de danse de l’opéra de Paris ; ils étaient surtout employés pour la figuration. Par la volonté de l’artiste, cette jeune danseuse, au tutu vaporeux, exécute pour nous un entrechat digne d’une étoile de ballet.
Pour l’équilibre de la composition, Janine a placé un chat grandement stylisé, sur le bras droit de la danseuse. Curieusement, c’est l’animal qui apporte une touche humaine avec son expression pleine de douceur. L’occasion était trop belle de rendre hommage aux deux passions dominantes de Janine, la danse et les chats. D’ailleurs, ce tableau l’accompagnera jusqu’à son envol définitif vers les régions célestes.
Cette peinture est surtout, voire essentiellement, un enchantement pour les yeux et l’âme. Janine s’impose comme un grand maître de la couleur. Cette polychromie de demi-teintes se trouve renforcée par un fond noir et par l’ovale blanc du visage.
Nul doute que la contemplation d’un tel chef-d’œuvre va contribuer à l’élévation de notre cœur. L’homme du vingt-et-unième siècle est souvent déprimé et angoissé dans un environnement cruel et sanguinaire. Une des missions de l’art est de rendre espoir et bonheur, de faire rêver d’un monde meilleur. Janine assume avec fierté le qualificatif moqueur de sentimentaliste, tant le conceptualisme lui est étranger.
Extraits tirés du livre de Pierre-André Devayes – 2010