Quiétude Féline

36 x 51 cm (1999)

Janine est entrée dans sa dixième année de peinture. Elle est à l’apogée de son art, maîtrisant même la technique du raccourci anatomique, initiée par Mantegna au seizième siècle : le chat subira cette réduction imposée par la perspective. Entre le fond et la forme, l’adéquation est parfaite ; tout concourt à faire de cette scène un chef d’œuvre d’harmonie. D’ailleurs cette femme est certainement en train d’écouter une symphonie de Mozart, tandis que sa main ressent le ronronnement régulier du félin.

A partir de ce tableau, plus aucun personnage n’aura les yeux ouverts. Après la fougue et la spontanéité, Janine aspire au calme. Elle va s’astreindre à de fastidieux dessins préparatoires ; chaque esquisse faisant l’objet de nombreux coups de gomme.

Sa production picturale va se raréfier, en même temps que sa peinture tendra à la simplification, au dépouillement. Au crépuscule de sa vie, l’artiste nous invite à une profonde réflexion métaphysique ou à des rêveries infinies selon l’humeur de chacun.

Dans cette nouvelle approche, ni la mélancolie ni la tristesse n’auront leur place, mais plutôt la quiétude et la sérénité.

Extraits tirés du livre de Pierre-André Devayes – 2010